« La Cour des Femmes » un magazine coréen féminin indépendant
Ça y est, à Séoul, nous voyons enfin le bout de l’hiver arriver! Ce qui n’est pas pour nous déplaire… Nous allons très bientôt dire bye bye au froid, à la neige, tout en nous réjouissant d’avance à accueillir l’une des plus belles saisons de l’année: le Printemps. N’est-ce pas à chaque fois, un spectacle saisissant et de tout de beauté que nous offre la nature, que celui de sa renaissance? Séoul en cette saison, n’est pas en reste, loin de là, avec ses nombreux parcs et ses sentiers de randonnées.
Pourtant, ne décrions pas trop vite cet hiver qui nous à permis de ne surtout pas hiberner ! Car il nous a été riche en rencontres et belles expériences coréennes. Une d’entre elles a été de croiser le chemin de Juyeon, qui édite, depuis 2014, deux fois par an, « La Cour des Femmes » ou « 언니네마당 », un magazine féminin indépendant et détonant, vraiment pas comme les autres…
Ce magazine occupe une place unique et singulière dans l’univers de la presse féminine sud-coréenne dominée, sans surprise, comme partout ailleurs, par des magazines traitant principalement de sujets de beauté, de mode, de cuisine, de décoration intérieure ou people.
Enfin, un magazine qui donne la parole aux femmes sud-coréennes!
« La Cour des Femmes », est un magazine qui parle vraiment et enfin des femmes sud-coréennes. Qui elles sont dans leur nature et leurs aspirations profondes, mais aussi ce qu’elles vivent et traversent au quotidien. Il est un espace de liberté d’expression et de libération de la parole, pour celles qui en ont été privées pendant si longtemps.
Il est également un lieu d’accueil, d’écoute, de réflexions et de partages pour de nombreuses femmes sud-coréennes, sur des sujets de préoccupations réelles et profondes.
Il répond indéniablement à un réel besoin de libération de la parole et de l’expression des femmes, tout en contribuant à l’évolution de la place qui leur est allouée dans la société sud-coréenne.
Ainsi, « La cour des femmes » permet de découvrir des femmes exceptionnelles aux histoires et parcours tout aussi exceptionnels. En les sortant de l’anonymat, en leur offrant une tribune ouverte et bienveillante, l’opportunité nous est donnée de réaliser à quel point, elles sont loin, très loin d’être ordinaires… Il nous offre un portrait de femmes saisissant, créant leur vie et réalisant leurs aspirations sans relâche, malgré les trop nombreux obstacles s’élevant sur leur route.
Ce magazine nous partage l’intimité de ces héroïnes de tous les jours, vaillantes, courageuses et audacieuses, dans une société patriarcale toujours plus injuste et contraignante envers elles.
« La Cour des Femmes », est le seul magazine indépendant sud-coréen qui est engagé dans la cause des Femmes. Un pionnier du genre au pays du matin calme!
Paroles de femmes!
Juyeon, la créatrice et rédactrice en chef du magazine, a réuni autour d’elle 4 collaboratrices qui aiment présenter différentes idées et points de vue sur les sujets au plus près des préoccupations des sud-coréennes.
Chaque numéro est thématique, une sorte de numéro spécial très fourni et fouillé autour d’un sujet d’actualité. Par exemple, l’un des tout derniers numéros est consacré à l’anxiété.
Pour qui connaît la société sud-coréenne, sait que c’est là un sujet de la plus haute importance. Or ce qui est nouveau, c’est de l’aborder, de l’envisager depuis une approche féminine. Le magazine, nous fait découvrir les différentes formes d’anxiété que rencontrent les femmes sud-coréennes, tout en proposant des conseils et des recommandations pour y faire face, comment vivre avec ou s’en défaire.
Extrait de l’interview de Jihae Lee, psychologue, par Juyeon Jung pour « La Cour des Femmes » numéro 12, <Anxiété, es-tu comme moi?>
En général, beaucoup de gens sont pressés dans la société coréenne.
C’est parce qu’ils ont déjà choisi leur raison de vie et qu’ils sont persuadés de devoir la vivre à la hauteur. Ils sont convaincus de devoir réussir, faire, montrer, prouver et influencer les gens jusqu’au point qu’ils se sont fixé. Ils fixent des normes idéales et essaient de les satisfaire. En conséquence, ils sont pressés, toujours pressés. Ils sentent toujours qu’ils doivent faire quelque chose, qu’ils doivent rencontrer plus de gens ou qu’ils doivent voyager plus, voir plus. Ils se sentent compulsifs.
Si on y réfléchit, nous, les coréens, n’avons jamais appris à prendre notre temps tranquillement. Nous devons toujours nous lever rapidement, dès le plus jeune âge, manger vite, nous dépêcher d’aller à l’école, faire nos devoirs vite et même nous endormir rapidement. Nous avons l’habitude de devoir passer à l’étape suivante dès qu’une étape est terminée. Nous programmons notre vie sans arrêt et n’acceptons pas de perdre notre temps en commettant des erreurs, des fautes ou des inefficacités pour atteindre nos objectifs. Mais une vie parfaite sans erreur ni faute n’est rien d’autre qu’une illusion. Les humains ne peuvent pas vivre en ne montrant que de bonnes apparences.
Si vous souhaitez en savoir plus sur « La Cour des Femmes », retrouvez leur présentation, en français, sur KBS World Radio et en coréen, sur le blog <언니네마당> .
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